ISSN 2271-1813

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Dictionnaire de la presse française pendant la Révolution 1789-1799

C O M M A N D E R

   

Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 1016

NOUVELLES DE LA RÉPUBLIQUE DES LETTRES 1 (1684-1718)

1Titres Nouvelles de la Republique des Lettres.

2Dates Mars 1684 - avril 1689; janvier 1699 - décembre 1710; janvier/février 1716 - mai/juin 1718: 56 vol.

Mention faite au bas de la page de titre tout au long de l'existence du périodique: «Avec Privilege des Etats de Holl. & Westf.».

Périodicité annoncée et réelle: mensuelle jusqu'en décembre 1710; tous les deux mois à partir de janvier 1716.

3Description Jusqu'en 1710, chaque volume comprend quatre livraisons mensuelles; à partir de janvier 1716, le volume est semestriel. Chaque livraison est composée d'un nombre variable d'articles (de 6 à 16).

Livraison de 110 p. environ quand elle est mensuelle, de 150 p. environ quand les Nouvelles ne paraissent que tous les deux mois.

Cahier de 24 p., 75 x 135, in-12.

Devises: Non fumum ex fulgore, sed ex fumo dare lucem, &c. (1684); Fato prudentia major (1687).

Illustrations de mars 1687 à avril 1689: vignette aux motifs décoratifs variables. Des figures ornent des mémoires scientifiques (expériences, appareils...) notamment de juin 1684 à décembre 1688, et de novembre 1699 à oct. 1702 (dépliants).

4Publication Mars 1684 - avril 1689; janv. 1699 - déc. 1701: à Amsterdam, chez Henry Desbordes, dans le Kalver-Straat (près le Dam). Janv.-mars 1705: à Amsterdam, chez Henry Desbordes. Daniel Pain (dans le Kalver-Straat).

Avril 1705 - mai 1708: à Amsterdam, chez Henry Desbordes dans le Kalver-Straat.

Juin 1708 - déc. 1710: à Amsterdam, chez Pierre Mortier («sur le Vygendam» ou «chez qui l'on trouve toutes sortes de musique»).

Janv./févr. 1716 - mai/juin 1718: à Amsterdam, chez David Mortier, libraire.

5Collaborateurs Mars 1684 - févr. 1687: Pierre BAYLE. Mars-août 1687: Daniel de LARROQUE, Jean LE CLERC. Sept. 1687 - avril 1689: Jean BAR(R)IN. Jan. 1699 - déc. 1710; janv./févr. 1716 - mars/avril 1718: Jacques BERNARD. Mai-juin 1718: Jean Le Clerc.

Parmi les collaborateurs de Bayle: abbé Catelan, Fontenelle, La Houssaye, Leeuwenhoek, Minutoli, D. Papin, Silvestre.

Parmi les collaborateurs ultérieurs: Desmaizeaux, Lenfant, P. Marchand, Masson...

6Contenu Contenu annoncé:

Mars 1684: chaque livraison comprendra deux parties dont l'une rendra «raison» de livres «un peu amplement» (afin d'en donner une idée juste et exacte, Avertissement, août 1684) et dont l'autre sera une table «de beaucoup de livres» afin d'en donner «une idée superficielle». Le journal abordera les diverses matières, ne s'interdisant pas les ouvrages de controverse; mais il s'agira de «science», non «de religion», et la seule «qualité d'hommes illustres dans la République des Lettres» guidera le choix. Des Eloges de savants décédés seront publiés ainsi que les nouvelles relatives aux changements dans les Académies (Préface, mars 1684).

Janvier 1699: le rédacteur se dit prêt à suivre le plus exactement possible la méthode de son prédécesseur et renvoie à la Préface de mars 1684. Cependant conscient de ne pouvoir remplir aussi dignement le plan tracé, il promet à tout le moins d'être très fidèle et sans «partialité déraisonnable» dans ses comptes rendus; car il entend faire fonction d'«historien» et non de «juge». Il parlera de toutes sortes de livres (sauf des livres contraires aux bonnes mœurs), des livres nouveaux comme des éditions nouvelles, et composera même des extraits d'anciens livres. Il publiera des mémoires qui lui seront envoyés sur les sciences, les arts, la nature et les nouvelles littéraires (Préface, janv. 1699).

Janvier-février 1716: reprenant la rédaction, J. Bernard se propose d'instruire le public de ce qu'il aura appris dans ses lectures et des réflexions qu'elles lui auront fait naître (Avertissement de l'auteur, janv.-févr. 1716).

Contenu réel: analyse de livres récemment parus ou réédités, notamment français (ou traduits en français) et latins et publiés dans les Provinces-Unies, relatifs aux divers domaines de la pensée: philosophie, religion (controverse et affaires religieuses du temps) sciences (physique, médecine, astronomie...) et curiosités extraordinaires, histoire, antiquité (archéologie, institutions), grammaire et philologie, géographie et voyages, littérature; catalogue d'ouvrages accompagnés de quelques remarques; mémoires de collaborateurs (expériences de physique, observations médicales, chimiques, météorologiques, descriptions d'histoire naturelle, problèmes mathématiques...); relations de la vie académique; extraits de lettres issues des divers pays européens (de 1699 à 1710).

Principaux centres d'intérêt: étendue et variété des matières abordées; tableau de la vie intellectuelle de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe, des grands courants de pensée, des principaux débats soulevés (querelle Arnauld / Malebranche, polémique autour de la Réponse aux questions d'un provincial...); connaissance de P. Bayle, de ses idées, de sa culture, de ses dilections, de son génie critique, de ses talents et curiosités de journaliste, de son jugement sur ses propres ouvrages, de son milieu, de ses relations et correspondants.

Principaux auteurs étudiés: il faudrait citer la plupart de ceux qui, célèbres ou moins célèbres, ont participé à l'activité intellectuelle de l'époque, de Leibniz à Locke, de Nicole à Bossuet, d'Abbadie à R. Simon et au père Hardouin, de La Hire à Tournefort, de Bochart à Vossius, de G. Leti à Varillas, de Boileau à La Bruyère.

Table mensuelle des matières principales (généralement non paginée).

Table alphabétique annuelle pour les années 1684-1688, 1716-1717; table alphabétique semestrielle pour 1699-1710, janv.-févr. et mai-juin 1718.

7Exemplaires Collections étudiées: B.M. Bordeaux, H. 18.804 (mars 1684 - avril 1689; janv. 1699 - juil. 1710); – Double 9.155 (janv.-juin 1718); Ars., 8º H. 26.610 (août-déc. 1710); – 8º H. 26.611 (janv./févr. 1716 - nov./déc. 1717).

Autres collections: B.N., Z 21775-21809 (mars 1684 - 1710); Ars., 8º H. 26.610 (complète).

8Bibliographie B.H.C., p. 33-34; H.P.L.P., t. II, p. 222-246; G.H., p. 210 et suiv.; H.G.P., t. I, p. 151-154.

Rééditions: d'après les collections consultées, on peut à tout le moins signaler les rééditions suivantes: — 2e éd. revue et corrigée par l'auteur, 1684: mars 1684, sept.-nov. 1684; 1686: mars-août 1684; mars-juin 1685, janv. 1686; 1720 (David Mortier): 1685; sept. 1710; 1716-1717. — 3e éd. revue par l'auteur, 1685: oct. 1685; 1686: mai 1684; 1716 (David Mortier): mai 1685; 1717 (David Mortier): juin 1685. — 4e éd. revue et corrigée par l'auteur, 1686: avril 1685, août 1685; 1717 (David Mortier): oct. 1685; 1719 (David Mortier): août-sept. 1685.

Mentions dans Mercure galant (nov. 1684, Au Lecteur), Histoire des ouvrages des savants (sept. 1687, Préface), Europe savante (juil. 1718, t. IV, p. 151-157), Journal littéraire (1718, t. X), Histoire critique de la République des Lettres (t. XV), Bibliothèque raisonnée (1731, t. VI, p. 305-351). – Desmaizeaux P., «La vie de Monsieur Bayle», en tête du Dictionnaire historique et critique, 5e éd., p. XXXVIII-XLIII. – Betz L.P., Pierre Bayle und die Nouvelles..., Zurich, 1896. – Lacoste E., Bayle nouvelliste et critique littéraire, Paris, 1929. – Reesink H.J., L'Angleterre et la littérature anglaise dans les trois plus anciens périodiques français de Hollande, Paris, 1931. – Labrousse E., «Les coulisses du journal de Bayle», Pierre Bayle, le philosophe de Rotterdam, Etudes et documents, éd. par P. Dibon, Paris, 1959, p. 97-141 (repris dans Notes sur Bayle, Vrin, 1987). – Labrousse E., Pierre Bayle, t. I, La Haye, 1963. – Nicholas J.G., Aspects of English thought in Bayle's «Nouvelles de la République des Lettres», thèse Michigan State Univ., 1973. – Bots H., «L'esprit de la République des Lettres et la tolérance dans les trois premiers périodiques savants hollandais: Nouvelles de la République des Lettres, Bibliothèque universelle et historique, Histoire des ouvrages des savants», XVIIe siècle, nº 116, 1977, p. 43-57. – Bots H., «Un journaliste sur les journaux de son temps: le cas de Pierre Bayle», dans La Diffusion, p. 203-211. – Bots H., «Le Refuge et les Nouvelles de la République des Lettres de P. Bayle (1647-1706)», La Révocation de l'Edit de Nantes et les Provinces-Unies. 1685, Amsterdam et Maarssen, Holland University Press, 1986, p. 85-95.

Historique Etonné que la République de Hollande distinguée par son culte des beaux-arts, le nombre de ses «habiles gens» et «l'honnête liberté» de son imprimerie (Préface, mars 1684) n'ait jamais entrepris d'éditer un journal à la manière du Journal des savants pourtant imité par d'autres nations (Angleterre, Allemagne, Italie) et étendu à d'autres matières, P. Bayle, tenté à plusieurs reprises déjà de lancer un journal, s'y décide enfin après avoir vu le «projet» jugé défectueux d'un Mercure savant et s'être laissé convaincre par «un grand homme» (en l'espèce Jurieu). Au début de 1684, en effet, le libraire d'Amsterdam Desbordes publie, sous le titre de Mercure savant, deux tomes datés de janvier et février, rédigés par Blégny et Gaultier et composés de pièces mêlées relatives notamment à la médecine. C'est comme successeur de ces deux rédacteurs que Bayle est sollicité et c'est bien au Mercure savant que, pour des raisons mal éclaircies encore, se substituent les Nouvelles de la République des Lettres (DP2, art. «Gaultier»). Bayle, qui, en acceptant, n'a pas dû négliger l'intérêt financier de l'entreprise (ses ressources sont alors médiocres), commence à travailler dès le 21 mars (La Vie de M. Bayle) et son premier tome, quoique distribué seulement le 27 mai, est daté de mars, comme s'il s'agissait de souligner la continuité des deux journaux. Dans son propos liminaire, Bayle affirme d'emblée son intention de ne pas «établir un bureau d'adresse et de médisance», selon la tendance si marquée et si choquante des Blégny et Gaultier, mais d'observer «un raisonnable milieu entre la servitude des flatteries et la hardiesse des censures». Déjà, dans une lettre à son frère citée par Hatin (G.H., p. 127-28), il précisait que, soucieux de «bien faire connaître» les livres qu'il analyserait, il parlerait «indifféremment des livres catholiques et des livres réformés et honnêtement de tout le monde». La Préface y insiste: ni malignité ni prévention (même dans le domaine de la controverse religieuse) ne guideront le journaliste qui se présente sous les traits du «rapporteur» plus que du «juge». En même temps, Bayle tient à justifier son entreprise face aux grands journaux de Paris, Londres et Leipzig justement renommés. Comme il le remarque, les journaux, qui, du reste, ne circulent pas partout, ne commentent pas tous les livres ou les commentent parfois tardivement. Et, quand un même livre serait évoqué par plusieurs périodiques, outre que la diversité de jugement est toujours agréable, l'article d'un journal publié en Hollande pourra satisfaire les Hollandais, s'il incommode les Parisiens... Pour perfectionner son ouvrage, Bayle, comme tout journaliste, compte sur l'établissement de correspondances et sur le concours des gens de lettres du pays. De fait, il a eu l'avantage de disposer d'un réseau d'information étendu et efficace — à Paris (Janiçon), à Londres (Justel), à Oxford (Larroque), à Heidelberg (Lenfant), à Hambourg (La Conseillère)..., et de recevoir de nombreux mémoires en réponse aux appels lancés, ce qui lui a permis de mener à bien sa tâche (E. Labrousse, art. cité).

Dès les premiers tomes, dont le deuxième, daté d'avril, est en librairie le 2 juin (les tomes ultérieurs paraissent les premiers jours du mois qui suit celui dont ils portent mention), les Nouvelles sont très favorablement accueillies et le succès, immédiat, ne se démentira pas. Habile à saisir les goûts du public, docile aux suggestions qui lui sont faites (éviter l'excès des louanges, introduire plus d'agrément..., Avertissement, août 1684), Bayle se hisse au premier rang des journalistes; il est félicité par l'Académie française, la Société royale de Londres, la Société de Dublin (La Vie de M. Bayle), et son périodique, qui assure la notoriété aux livres dont il rend compte, se répand dans l'Europe savante. De ce succès témoigne, entre autres, le Mercure galant (nov. 1684, Au lecteur) qui voit dans les Nouvelles «un journal des savants» «plus étendu» et plein de «sel» (l'Histoire des ouvrages des savants parlera de «sel attique», sept. 1687, Préface). Et la proposition qu'il fait de publier des réponses d'auteurs mécontents des remarques de Bayle (proposition acceptée de bon cœur par l'auteur; Avertissement, janv. 1685) est un hommage indirect à la valeur du périodique.

«Nous agirons avec tant de circonspection», affirmait la Préface de mars 1684, «que ces Nouvelles ne seront pas défendues». En fait, elles le furent en France en janvier 1685 (sur les prétextes avancés et les raisons véritables, voir l'article d'E. Labrousse). Mais elles n'en continuèrent pas moins à pénétrer dans le royaume et à susciter l'avidité des lecteurs (jusqu'à la Cour).

Lorsque s'ouvre la deuxième année, Bayle quitte l'anonymat auparavant observé. La page de titre porte désormais la mention: «Par le Sieur B... Professeur en Philosophie & en Histoire à Rotterdam». Dans un court Avertissement, il précise qu'il a songé à dédier son journal aux magistrats de la ville (dont la protection a été assurément efficace), mais qu'il y a renoncé, incertain du succès de l'entreprise et trop certain des railleries que font naître les épîtres dédicatoires.

Au début de la troisième année, il éprouve le besoin de se justifier d'un défaut qui lui est reproché, à savoir que «les Nouvelles ne parlent point des livres des autres pays». Lui qui s'est voulu le «rapporteur» d'une République européenne des Lettres est obligé de reconnaître que, contrairement à ce qu'il croyait en 1684, la Hollande est singulièrement pauvre «en tout ce qui s'imprime de meilleur dans toute l'Europe». De France, ne viennent que peu de livres nouvellement imprimés, même si certains viennent à la dérobée ou sont contrefaits; de Pologne, de Suède, du Danemark, d'Italie et d'Espagne, il ne vient rien. La disette est grande aussi des ouvrages d'Angleterre, pourtant «si nombreux et si beaux». C'est seulement d'Allemagne que des livres arrivent grâce aux deux foires de Francfort; encore ne sont-ils pas tous de haute qualité. Bayle déclare qu'il reste l'œil aux aguets; mais l'on sait que, sous sa direction, les Nouvelles, en dehors d'ouvrages français et latins, n'analyseront que deux ouvrages italiens et un petit nombre d'ouvrages anglais.

Cependant voici qu'en février 1687 (Avis au lecteur), Bayle s'excuse de publier «incomplètes» les Nouvelles du mois en raison d'un «mal d'œil» et d'une «fièvre» intermittente. En mars, un nouvel Avis souligne la disparition de la mention du titre: «Par le Sieur B...». C'est que Bayle, toujours incommodé, n'a ni composé ni même lu le volume; ce sont «d'habiles gens» qui l'ont rédigé à sa place et qui se substitueront à lui aussi longtemps que nécessaire (Avis au lecteur, avril, mai, août 1687). Succombant «sous le poids d'un travail trop opiniâtre» (La Vie de M. Bayle), Bayle, pour qui les années 1684-1686 ont été sans doute parmi les plus fécondes, mais aussi les plus harassantes, se voit obligé de renoncer définitivement à son activité journalistique, et, tandis que Desbordes, propriétaire du titre et soucieux de poursuivre l'entreprise, fait appel à «diverses plumes» (D. de Larroque, J. Le Clerc...) avant de confier, en septembre, au seul J. Barin la rédaction des Nouvelles, il engage, lui, Basnage de Beauval à le relayer: c'est ainsi que naîtra, en septembre 1687, l'Histoire des ouvrages des savants, publiée à Rotterdam chez Leers.

J. Barin, pasteur protestant, travaille aux Nouvelles jusqu'en avril 1689 (La Vie de M. Bayle). Le périodique s'interrompt alors et ne reprend son cours que dix ans après, en janvier 1699. Si l'on en croit la Préface qui ouvre la première livraison, Desbordes aurait, malgré de pressantes sollicitations, refusé la reprise de la publication en raison de l'état de guerre (c'est l'époque de la Ligue d'Augsbourg) et de ses conséquences (interruption du commerce et ralentissement de l'activité des presses). Quoi qu'il en soit, sur le conseil de Le Clerc, il choisit comme rédacteur Jacques Bernard, pasteur wallon, ami de Bayle avant de devenir son adversaire, et auteur des cinq derniers volumes de la Bibliothèque universelle (t. XX-XXV). J. Bernard rappelle comment, après bien des hésitations, il s'est laissé convaincre par le libraire selon qui les Nouvelles ressuscitées ne sauraient porter tort aux périodiques existant en langue flamande, latine et française. Se référant à la méthode de Bayle qu'il salue comme «l'inimitable auteur» de la République des Lettres, il entend être aussi exact que possible, observer «une honnête liberté» hors de toute «partialité déraisonnable», et revendique «la fonction d'historien» et non celle de «juge». Mais cet écrivain laborieux au style diffus, déjà inférieur à Le Clerc lorsqu'il lui succède à la Bibliothèque universelle, se révèle un continuateur assez médiocre de Bayle dont le talent avait si fortement marqué les Nouvelles. Régulièrement publié pendant plusieurs années, le journal connaît un retard en 1708 quand Henry Desbordes vend son fonds et quand les Nouvelles et le droit de les imprimer passent entre les mains de Pierre Mortier (Avis de l'auteur, juil. 1708). Mais celui-ci se promet de regagner le temps perdu avant janvier 1709, tandis qu'il espère, grâce à son commerce étendu et à ses «bonnes correspondances», permettre l'analyse de «plus de livres» et de «meilleurs» (le périodique a précédemment souffert des effets néfastes de la guerre). Cependant, le nouvel acquéreur ne s'accommodant pas avec le journaliste (Eloge de M. Bernard, mai-juin 1718, p. 296), les Nouvelles cessent de paraître en décembre 1710. Elles renaissent en janvier 1716. J. Bernard, qui déclare s'être senti libre de ses engagements à la suite de la mort de P. Mortier, accepte, à la demande de David Mortier, de reprendre son travail (Avertissement de l'auteur, janv.-févr. 1716). La livraison est désormais publiée seulement tous les deux mois et son petit nombre de feuilles ne permet pas d'insérer les mémoires envoyés (Avis de l'auteur, janv.-févr. 1717). Victime d'une inflammation de poitrine, J. Bernard, qu'accablent de lourds fardeaux, ne peut achever le volume de mars-avril 1718 (c'est Le Clerc qui rédige le dernier article) et meurt le 27 avril. David Mortier a le dessein de poursuivre et confie à Le Clerc le soin de composer la livraison de mai-juin. Mais un Avertissement placé en tête de cette livraison nous apprend que c'est la dernière et que les Nouvelles de la République des Lettres peuvent être dès lors considérées comme formant un ouvrage complet.

Robert GRANDEROUTE

 


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