ISSN 2271-1813

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Dictionnaire de la presse française pendant la Révolution 1789-1799

C O M M A N D E R

   

Dictionnaire des journaux 1600-1789, sous la direction de Jean Sgard, Paris, Universitas, 1991: notice 854

LES LUNES DU COUSIN JACQUES (1785-1787)

1Titres Les Lunes du Cousin Jacques.

Continué par Courrier des planètes ou Correspondance du Cousin Jacques avec le firmament. Folie périodique dédiée à la Lune (1788-1789), puis Le Cousin Jacques ou Courrier de la Lune et des Planètes (1790), puis Les Nouvelles Lunes du Cousin Jacques (1791).

2Dates Juin 1785 - mars 1787. 13 volumes. Date du privilège, 22 juin 1785. Approbation du 15 mai 1785 par Blin de Sainmore.

Périodicité: mensuelle. 12 livraisons en moyenne par an; 6 vol. en moyenne par an.

3Description Chaque volume est composé de deux numéros. Nombre de pages des vol.: environ 392 p; livraisons de 168 à 188 p.; puis, à partir de juillet 1786, de 96 p. Dimensions du cahier: 80 x 142, in-12.

La devise est très variable: par ex., celle de juin 1785 (La Fontaine): «D'abord, il s'y prit mal, puis un peu mieux, puis bien; / Puis enfin, il n'y manqua rien»; voici celle d'octobre 1785, parodiant l'épigraphe du Mariage de Figaro («En faveur du badinage / Faites grâce à la raison»): «En faveur de la saison / Faites grâce à la raison».

Dans de nombreux numéros, des airs de chanson sont gravés.

4Publication Paris, Lesclapart, pont Notre-Dame, nº 23.

Le numéro de décembre 1785 donne la liste des villes où se trouvent les abonnés aux Lunes du Cousin Jacques. Toutes les régions sont représentées, même des villes de moyenne importance comme Conches en Normandie ou Montdidier en Picardie.

D'autre part, Les Lunes du Cousin Jacques étaient diffusées dans de nombreuses villes de l'étranger: Maestricht, Vienne, Stockholm, Saint-Pétersbourg, Mannheim, Genève. En avril 1786: Londres, Lausanne; en novembre 1786: Berlin.

A noter cet appel de l'auteur pour que les lecteurs ne se prêtent pas le périodique, pratique courante alors, mais l'achètent: «J'avertis mes souscripteurs que rien n'est si gauche et si maladroit que de prêter mes Lunes à leurs amis ou à leurs voisins. Cela les abîme et les volumes finissent toujours par être gâtés ou dépareillés. Si un voisin veut les lire, Ah, morbleu! Qu'il s'abonne, pour 18 livres; il en sera quitte; pour 21 livres au plus. Ne voilà-t-il pas une somme bien conséquente? Doit-on se faire tirer l'oreille pour 18 livres? Qu'on soit bien persuadé que ce que j'en dis n'est que par l'intérêt que je prends aux bibliothèques de mes abonnés» (2e quinzaine de juillet 1786, p. 47).

5Collaborateurs Auteur-fondateur: Louis-Abel BEFFROY DE REIGNY (DP2; Quérard, t. I, p. 253).

6Contenu Principaux centres d'intérêt: anecdotes littéraires; dialogues théâtraux; morceaux de poésie; humour; musique notée. Le périodique fait allusion à de nombreux écrivains de l'époque. Voir la notice du Courrier des planètes.

7Exemplaires Collections étudiées: Ste G., AE j 8º 122 FA (relié aux armes des Montmorency); Ars., 8º BL 34886 (1-8). Autre collection: B.N., 8º Lc2 2220; microfiche M. 8960.

8Bibliographie B.H.C., p. 82.

Il existe une traduction allemande (2e quinzaine de 1786, p. 93).

Il est question des Lunes dans le Journal de littérature française et étrangère, t. I, p. 85; t. II, p. 10, 289; t. IV, p. 4, 12. – Tourneux M., Bibliographie de l'histoire de Paris pendant la Révolution française, 1890-1913, t. II, nº 10428. – Monglond A., La France révolutionnaire et impériale, 1930, t. I, col. 682. – Westercamp Ch., Beffroy de Reigny dit le Cousin Jacques, sa vie et ses œuvres, Laon, 1930, p. 95, 97-105; 219-222.

Historique Les Lunes du Cousin Jacques est un périodique au ton satirique et humoristique, fait de potins, de nouvelles littéraires, de pièces de poésie, de bouts rimés, de morceaux de musique, de dialogues théâtraux. Comme le fait remarquer Hatin, «cette petite feuille, très curieuse, très amusante, est moins un journal qu'une folie périodique, comme l'appelle le Cousin Jacques lui-même; c'est un salmigondis de vers et de prose sur toutes sortes de sujets possibles et même impossibles. Ce qui le distingue surtout, c'est son caractère tout personnel» (B.H.C., p. 82). Beffroy de Reigny, qui n'était pas si fou que cela, afin de préserver la pérennité de son ouvrage, s'est interdit d'aborder le domaine politique: «Si nous parlions d'un événement connu, politique ou autre, nous croirions déplaire à nos lecteurs par cette affectation monotone [évoquer des nouvelles politiques] qui ne leur apprendrait rien que ce qu'ils sauraient comme tout le monde» (oct. 1785, p. 3).

Hervé GUÉNOT

 


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© Universitas 1991-2024, ISBN 978-2-84559-070-0 (édition électronique)